Bon, c'est décidé: maintenant on va au Pérou. Il faut que l'on roule. On mettra le réveil le matin s'il le faut mais on veut du soleil, des cocotiers, des couleurs, des soirées chaudes à la belle étoile, des épices...

Sauf que...10km plus loin, on est arrêté par un magnifique vol de condors s'échappant de la route. Il y a une carcasse de lapin et de grands rapaces ont décidé de s'en rassasier. Nous resterons une heure dans la voiture à les observer déchiqueter l'animal et en attendant vainement le retour des condors. Ils restent majestueusement au dessus de la voiture mais ne reviendrons pas se nourrir tant que nous sommes là. Il n'est pas loin de midi et nous avons fait 10 km... Pour un départ rapide, c'est loupé... On s'arrête à El Calafate pour s'occuper de la vidange de la boîte de vitesse. On mange un sandwich vite fait et on prend la route mais pour de bon cette fois-ci!

Nous reprenons la route 40 pour la deuxième fois. Nous passons par les incontournables: Bajo Caracoles, Rio Mayo, qui sont un peu les trous du cul argentins. Nous hésitons à faire un détour par le parc nacional « Perito Moreno » mais il pleut et nous poursuivons. Nous dormons un nuit près de Gobernador Gregores; une autre près de la ville de Perito Moreno. De là nous décidons de faire un petit détour pour visiter le parc des « Bosque pétrificados » près de la ville de Sarmiento. Il a plu la veille et le site est plein de boue. C'est pourtant une des zones les plus sèche d'Argentine. Il n'y a pas un arbre (vivant) et on peut d'ailleurs admirer la « Valle de la luna » (une de plus) qui -comme son nom l'indique- offre des paysages atypiques: des collines stratifiées de couleurs différentes. Du vert, du rouge, du jaune, du orange... Les couleurs changent au gré des jeux des nuages et du soleil. Le parc à l'entrée possède quelques panneaux explicatifs: les arbres pétrifiés datent de la préhistoire et sont de précieux témoignages sur l'évolution des climats. Cette zone aujourd'hui désertique ressemblait à une forêt tropicale! Difficile à imaginer! Il y a une quantité impressionnante de troncs fossilisés mais surtout de petits morceaux de bois transformés en pierre. Malgré la tentation, on a bien fait de ne pas en ramasser parce que nous avons été fouillés à la sortie!

Nous repartons et dormons tard dans une station service à Esquel. Le lendemain, tout le monde réclame une pause: c'est tout naturellement dans un camping d'El Bolson que nous nous arrêtons. Ce camping familial a quatre atouts majeurs en dehors du fait qu'il se trouve à El Bolson, cette ville qui nous avait déjà beaucoup plue à l'aller: il y a un gros saint Bernard; des jeux pour enfants plein d'enfants et des douches bien chaudes! Les filles sympathisent et nous on glandouille tranquillement car il fait bien beau. On se trouve une belle boutique de perles en bois en tous genres et les filles font un stock pour leurs travaux manuels. On se trouve une bonne boucherie pour le barbec du soir. Tout va bien! Le lendemain, on fait le marché bio/bobo/babos car les filles tentent de vendre leurs petits bracelets; colliers, mèches brésiliens. Malheureusement elles ne vendent rien mais elles passent du temps aux jeux et on se gave de tartes aux légumes avec des superbes framboises en dessert.

On reprend la route pour atteindre le Chili. On n'est pas trop inquiets pour le passage de frontière mais on planque quand même le peu de frais qu'il nous reste au frigo. Malheureusement cette fois ci non seulement il y a une queue d'enfer (beaucoup de chiliens rentrent de vacances par ce poste de frontière près de Villa La Angustura) mais en plus les dieux ne sont pas avec nous. Nous subissons une fouille drastique du véhicule. Le douanier, pourtant jovial de prime abord, nous a quand même fait ouvrir toutes les malles sur le toit pour récupérer les graines en tous genres collectées depuis le début du voyage. Il a hésité sur une planche à découper mais ne voyant pas de trace de vers il a décrété que l'on pouvait la garder... Il a également gardé nos knacks chimiques emballées... En quoi présentent-elles un danger? Lise a perdu un bâton qu'elle conservait depuis le Maroc. Elle s'est mise à pleurer mais le douanier est resté inflexible. Ils n'ont pas trouvé ce qui avait été caché. Devant nos saucisses, nos graines, nos bâtons, et notre fiche de contrôle sanitaire sur laquelle nous n'avions rien déclaré de suspect, le douanier nous a proposé deux options: payer une amende (salée) ou refaire une fiche sanitaire pour déclarer les objets non autorisés. Le choix a été vite fait. Cette expérience ne fut pas du tout agréable pour nous même si tout s'est bien passé finalement. Lise a décrété que le Chili était un pays trop nul et elle ne veut plus entendre parler de passage de frontière au Chili.

Nous quittons donc la région des lacs argentins pour entrer dans la chilienne. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la végétation change encore une fois énormément: pas de doute, le côté chilien est bien plus humide. Nous trouvons un endroit où dormir près du lac Pehuehue. C'est humide mais nous avons un super coucher de soleil. Malgré notre envie pressante d'arriver au Pérou, nous voudrions profiter un peu de cette belle région même si l'humidité ambiante nous refroidit quelque peu... Nous verrons bien...

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Février 2010 : La remontée vers le Chili et la douane

 
     


Tronc fossilisé

   

Bosque petrificado
   

Vallee de la luna, version 17bis
   

La "trochita" d'Esquel
 

Vente au marché d'El Bolson
 

 


Coucher de soleil Chilien
   
   

 

   
   
     

   
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